Senenmout
Qui n'a jamais entendu parler de Senenmout ? Cet homme a fait couler beaucoup d'encre et de salive...
Si l'on s'en tient à l'histoire, il apparaît aux premières années de Thoutmosis III, et sa carrière débute avec la régence d'Hatchepsout.
Nous sommes sous la XVIIIeme Dynastie, aux environs de 1500 A.C.
"J'étais dans le pays sous ses ordres, à partir de la mort de son prédécesseur" (TT 71)
D'abord Intendant de la reine, il fut ensuite directeur en chef de ses travaux, puis :
Intendant en chef d'Amon
Intendant de la barque "Imen Ouserhat"
Directeur des greniers, des champs, du bétail, des jardins et des tisserands d'Amon"
Belle ascension de carrière !
D'où vient ce personnage énigmatique ?
D'origine relativement modeste, sa famille est sans doute originaire d'Ermant.
Son père et sa mère sont Ramose et Hatnefer, sans titres particuliers. Deux soeurs, trois frères, quelques neveux, pas d' épouse, ni d'enfants.
Son célibat a titillé l'imagination de bien des historiens, qui ont vite fait d'évoquer une liaison entre Hatchepsout et Senenmout. Le fameux graffiti érotique censé les représenter ne prouve rien,il y en a du même genre au Wadi Hammamat, et ils peuvent être le fait d'ouvriers désoeuvrés (on a les revues porno qu'on peut, et quand il n'y en a pas, on les imagine soi-même..) Aucun document n'existe, évoquant des relations intimes entre la reine et son serviteur.
Senenmout et l'enfant royal
Outre les activités citées plus haut, Senenmout est aussi le précepteur de Neferoure, fille d'Hatchepsout et Thoutmosis II.
Il semble avoir beaucoup aimé cette enfant, et de nombreuses statues le représentent avec elle.
Les précepteurs des princes et princesses étaient souvent choisis parmi de valeureux militaires. Senenmout fait allusion à cette première carrière (TT 71), mentionnant des campagnes de Nubie, la prise de captifs, et l'octroi de l'or de la récompense, sans toutefois préciser sous quel règne.
Les chantiers royaux
En l'an 7, Senenmout est directeur des travaux d'Hatchepsout, supervisant la construction de Deir el Bahari. C'est lui aussi qui organise l'érection à Karnak d'une paire d'obélisques de granit rose, en provenance d'Assouan. Le transport de ces deux monolithes est représenté à Deir el Bahari.
La carrière de Senenmout se poursuit brillamment auprès d'Hatchepsout, qui lui accorde d'inestimables faveurs, dont 70 représentations en relief(toutefois placées en des endroits discrets à Deir El Bahari - il ne faut pas trop demander, tout de même-..) également 25 statues répertoriées, et un sarcophage s' inspirant d'un modèle royal.
Homme d'une fidélité sans faille, et d'une grande habileté politique, Senenmout meurt vers l'an 18/19, avant la fin du règne d' Hatchepsout.
C' est là que l' énigme commence ....
Un homme, deux tombes, un sarcophage, et pas de défunt !
Senenmout fut-il persécuté après sa mort ?
Quelques martelages dans l'une de ses tombes (TT 353), et dans sa chapelle du Djebel Silsileh où son nom et son visage ont été détruits. Mais ses statues sont en bon état, et les martelages concernent les noms de dieux. Ces dégradations seraient de l'époque amarnienne, où seul le nom d'Aton était toléré.
Quant au sarcophage, seul objet provenant de la tombe 71, de quartzite poli et peint en rouge, il a été reconstitué par les équipes du M.M.A. : Longueur : 2m39, largeur O,88 et hauteur 0,89. Les parois ont 8 cm et le fond 11 cm d'épaisseur.En tout, 1230 morceaux, dont 500 encore dans les réserves du Musée, faute de savoir où les placer.
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