Les artistes d'Amarna
Akhenaton, Nefertiti, plus de 3000 ans nous séparent de ces époux royaux, dont les noms symbolisent encore de nos jours une parenthèse originale de l’histoire de l’Egypte ancienne.
A travers les talatates et les émaux exposés au Brooklyn Museum, que j’ai eu la chance de visiter récemment, je vous propose de partager quelques instants de la vie telle qu’elle s’écoulait à Akhetaton, capitale idéale voulue à Amarna par Akhenaton.
On y découvre, au moins en apparence, un monde serein, évoluant sous les rayons bienfaisants d’Aton, dieu-soleil, par qui et pour qui tout être vivant respire. Pharaon et sa famille ne manquent de rien. On veille sur les troupeaux, (photo 1), les bêtes sont soignées et même, pourrait-on dire "chouchoutées", comme le démontre ce bouvier, plongeant sa main dans la gorge d’un veau. Peut-être le nourrit-il de force, ou veut-il aider à sa digestion? D’autres veaux sont à ses côtés, et l’on devine sur la gauche l’arrière train d’un plus gros animal, peut-être leur mère. Les soins apportés au bétail laissent quand même du temps pour les palabres : la discussion semble vive entre les deux interlocuteurs !
Les jardins d’Amarna étaient arborés et fleuris. On y plantait des palmiers; lotus, mandragores, marguerites bordaient les allées (photo 2). Les jeunes princesses s’y promenaient, au retour d’une promenade sur le Nil. leur barque voguant entre les buissons de roseaux (photo 3).
Il est aussi des loisirs plus virils : la scène à laquelle appartenait autrefois ce talatate évoque une partie de chasse à l’antilope . Leurs oreilles dressées prouvent qu’elles ont entendu le bruit du danger; fuiront elles assez vite pour éviter Akhenaton et son entourage ? (photo 4)
Le char de Pharaon était sans doute à l’image de celui-ci, qui mérite toute votre attention et fait appel à votre esprit d’observation. L’artiste graveur reprend le procédé habituel pour signifier le galop : les pattes des chevaux en extension, semblant quitter le sol. Mais regardez bien : nous découvrons un détail inhabituel, rompant avec la tradition picturale privilégiant les représentations de profil. La tête du premier cheval est de face, oreilles, yeux et naseaux sont parfaitement reconnaissables (photo 5, et en plus si possible agrandissement de la tête de face ). La moitié gauche du talatate, peu visible sur la photo, est laissée nue, afin de suggérer l’espace à parcourir par l’équipage.
Commentaires
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- 1. Rachida Le 08/01/2022
Merci pour ce partage !
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