LE TEMPLE DE RAMSES II - LE RAMESSEUM DE LA RIVE OUEST DE LOUXOR
Le chateau de millions d'années de Ramsès II.(numéro 18 sur la carte des vallées rive Ouest*)
Situé sur la rive Ouest du Nil, à environ 7km du Ferry. S'y rendre en Taxi. Prix du ticket à prendre au guichet près du rond point (15)
C'est le "tombeau d'Osymandias" de l'historien grec Diodore de Sicile (Ier s. avant notre ère), le "Memnonium" du géographe Strabon (Ier s. avant notre ère/Ier s. de notre ère) et le "Rhamesséïon" de Jean-François Champollion et d'Ippolito Rosellini qui, lors de l'expédition franco-toscane de 1828-1829, lui donnèrent le nom qu'il porte encore aujourd'hui. Édifice parmi les plus grandioses de la rive occidentale de Thèbes, le Ramesseum a été construit au XIIIe siècle avant notre ère par l'un des plus illustres pharaons du Nouvel Empire : Ramsès II (1279-1212).
1- Pylône d'entrée 2 - Première cour 3 - Second pylône 4 - Seconde cour 5 - Salle à colonnes 6 - Trois salles à colonnes 7 - Saint des Saints 8 - Colosse de Ramsès II
Le vaste complexe, implanté à la lisière des terres agricoles et du piémont de la chaîne libyque, est aujourd'hui en partie ruiné, mais sa superficie d'antan est estimée à près de dix hectares. Il comprenait un temple d'une belle élégance architecturale, un édifice consacré au culte de Touy (mère du roi) et de Nefertari (grande épouse royale), des aménagements portuaires et un bassin, enfin un important ensemble de bâtiments en brique de terre crue associés à la vie administrative, économique, juridique et socio-culturelle. Deux hauts murs d'enceinte entouraient le temenos auquel on accédait depuis l'Est, après avoir franchi un monumental portail aujourd'hui disparu. Entre ces murs, prenaient place des allées processionnelles qui bordaient le temple sur trois de ses côtés (nord, ouest et sud). Le plan de l'édifice est classique, comprenant parvis, pylônes, cours à portiques, salles hypostyles et sanctuaire, en somme des parties ouvertes et des parties fermées. Dans son état initial, venaient encore s'y greffer des chapelles secondaires, un complexe chthonien et un autre solaire, ainsi qu'une bibliothèque. Au sud de la première cour, subsistent les vestiges du palais royal (récemment restauré), où le souverain pouvait se rendre lors de ses visites à Thèbes. Ce palais de fonction, dont on devine par le plan conservé, la salle de réception, la salle du trône et les annexes, comprenait en façade une large ouverture désignée sous le nom de "fenêtre d'apparition", du balcon de laquelle Ramsès II distribuait, à l'occasion de circonstances particulières, de somptueuses récompenses aux dignitaires ou fonctionnaires les plus méritants.
Plusieurs dépendances se partageaient l'étendue des secteurs administratifs et économiques qui occupent trois des côtés du temple. Au sud, avaient été installés une "maison de vie", des cuisines et des boulangeries, un économat et des ateliers. À l'ouest et au nord, prennent place de nombreux entrepôts où étaient stockés jadis les produits qui venaient des domaines agricoles de la Couronne ou émanaient de tributs des contrées étrangères. À l'intérieur de ces bâtiments voûtés étaient notamment emmagasinés le vin, la bière, les huiles et les graisses, le miel, les céréales et bien d'autres denrées encore, nécessaires pour la préparation des offrandes divines, mais qui étaient également consommées par le personnel de l'institution, voire remis en guise de salaire en nature aux fonctionnaires royaux et notamment aux artisans chargés de creuser et de décorer les tombes royales. Au nord-ouest, entre ces magasins, se dressait une longue salle à colonnes dont la fonction de «Trésor» (ou per-hedj) a été reconnue. C'est dans cet espace couvert et sans doute même protégé, que devait se trouver l’administration principale du temple. Dans d’autres officines, devaient être conservées et exploitées les matières les plus précieuses, comme les encens ou les baumes et les parfums que l'on utilisait essentiellement pour les cérémonies religieuses. Vers le nord-est, existaient de luxuriants jardins reproduits sur l’une des parois de la tombe de Nedjemger (TT.138) et même un bassin rituel qui devait aussi permettre d'approvisionner le temple en eau. Les fouilles n'en ont rien révélé jusqu'à présent, mais il est vrai que cette zone a été très bouleversée en raison des cultures dont l'extension atteint désormais les abords du premier pylône. [Texte © Christian Leblanc].
Il est rare que de telles constructions réalisées en briques de terre crue, qui n'étaient pas destinées à la postérité, aient passé l'épreuve du temps.
De toute les ruines de Thèbes, le Ramasseum est certainement le plus agréable à visiter. Inondé de soleil, il est bâti dans un calcaire qui semble s'être adouci et doré avec le temps. Aucun enclos ne vient en limiter la perspective;aucun pylône ne vient l'écraser de son ombre. Il s'élève droit vers le ciel et l'air circule librement entre ses colonnes d'une belle simplicité. Il n'y a pas beaucoup de ruines égyptiennes dans lesquelles on se sente à l'aise, au point de pouvoir y bavarder;mais dans le Ramasseum, chacun peut s'abandonner tout bonnement à la douceur de l'instant."
Amélia B.Edwards, A Thousand Miles up the Nile, 1877.
Commentaires
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- 1. Christian Leblanc Le 21/11/2018
Un grand merci à Pascal Pelletier et à Mohamed Taya d'avoir bien voulu accueillir le temple de millions d'années de Ramsès II sur le site de Louxor. Ce Ramesseum, dont on doit le nom à Champollion fut sans doute l'un des plus prestigieux monuments de Thèbes. Aujourd'hui, grâce aux fouilles, aux travaux de restauration et de valorisation, cet édifice consacré au culte de Ramsès II divinisé, retrouve peu à peu de sa grandeur d'antan. A travers de magnifiques photographies que propose ce site, on peut en découvrir les majestueux vestiges dont le charme n'a pas manqué d'attirer les voyageurs depuis l'antiquité.
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