LE VILLAGE D'HASSAN FATHY
Hassan Fathy (1900 - 1989) et Gurna el Gedida - Le plus célèbre des architectes égyptiens.
Né dans une famille aisée, très cultivé, diplômé de l'école polytechnique de l'Université du Caire, intéressé par la peinture et le dessin, il s'oriente vers l'architecture. Mais une architecture en marge du mouvement moderne, une architecture qui s'inspire des traditions.
Il étudie, utilise et adapte les anciennes techniques aux nouveaux besoins. C'est en 1930 qu'il dessine son premier bâtiment en briques de terre.
"Personnalité paradoxale et controversée, tenue par les uns pour un véritable saint, pour un gourou formant nombre de disciples dans le monde, dénoncé comme illuminé mystique et rétrograde pour les autres", il nous apparaît comme un humaniste, visionnaire.
Respectueux de l'artisanat local, il s'inspire également beaucoup de l'architecture nubienne.
Vers 1950, la construction de Gurna et Gedida (la nouvelle gournah) lui est confiée. C'est une merveille reconnue de tous : tout y est construit selon les techniques traditionnelles et avec les matériaux traditionnels. Tout simplement des briques faites avec la boue du Nil ! Et il reprend les formes voutées des magasins du Ramasseum. Coupoles, voûtes, lignes pures se conjuguent en douceur et en harmonie.
C'est une réussite architecturale, un modèle. Il en fera plus tard un livre "Construire avec le peuple".
Mais à l'époque, les gournawis s'accrochent à leurs maisons de la montagne thébaine et refusent de rejoindre gournah el gedida.
Cependant, au fil du temps, Gurna el gedida s'est peuplée ... C'est un endroit que l'on oublie souvent de visiter et pourtant cette architecture vernaculaire mérite ce très léger détour (dans le premier tiers de la grande route qui mène aux colosses de memnon, le village se trouve sur la droite). Un programme de restauration vient d'être lancé avec l'aide du Centre du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Hassan Fathy a également construit de nombreux ouvrages, et d'autres villages, comme celui de Baris dans l'oasis de Kharga ainsi que les bâtiments des potiers de Garagos. Il a aussi exercé son art en Iraq et au Pakistan.
"Militant de l'auto-construction et d'une esthétique de qualité, il associe les peuples à la construction de leurs maisons et exploite les traditions locales. La réception de son œuvre pose la question d'une architecture pour le peuple et d'une rupture douce avec le passé." Ces phrases magnifiques, empruntées à un tiers, laissent entrevoir un homme moderne, un architecte "social".
Texte Marie Grillot - Photos Marie Grillot et Pascal.
Commentaires
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- 1. PALOU ANDRE Le 11/07/2012
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