Des Béliers et des hommes - Louxor en 2008.
Louxor, un jour de 2030.Des groupes de touristes parcourent les 2700 mètres qui séparent les deux joyaux de la Thèbes antique, le temple de Louxor au sud et celui de Karnak au nord. Le long du trajet, ils peuvent contempler les statues qui bordent cette voie historique, de majestueux sphinx à tête de bélier que les archéologues ont sortis de terre et reconstitués. De part et d’autre de cette allée, sur une largeur de 76 mètres, s’élèvent des bâtiments modernes. Une fiction ? Un projet pour l’heure, qui compte parmi les volets principaux de “Louxor 2030”, vaste plan de réaménagement qui vise à faire de la ville un musée à ciel ouvert. "Formidable ! On verra Louxor comme elle était au temps des Pharaons. Ça nous permettra de mieux connaître ce grand patrimoine de l’humanité”, s’exclame Clément, touriste français de 23 ans croisé à Karnak en ce printemps 2008. Le plan, piloté du Caire par le Conseil suprême des antiquités (CSA) et sur place par le gouvernorat de Louxor, “rendra à Thèbes sa dignité et les traces de sa gloire passée”, explique Gihane Zaki, archéologue au CSA.
Une restauration ambitieuse.
D’après les documents communiqués par le gouvernorat de Louxor, le projet s’ouvrira par une vaste place de plusieurs centaines de mètres carrés au sud de Karnak, puis mènera jusqu’au temple de Louxor via la percée incluant l’allée des Béliers. Une restauration estimée à 240 millions de LE, selon ce qu’annonçait le gouverneur de Louxor Samir Farag en janvier 2007. Mais cette restauration aura également un coût humain. Car l’ambition de faire renaître l’allée des Béliers suppose de déplacer des centaines de familles : un rapport de l’Unesco de 2007 évoquait le chiffre de trois cents maisons à détruire.
"COMMENT RETROUVER UN TRAVAIL ?"
Khaled, 28 ans, craint pour son atelier de vélos, sa seule source de revenus.
Commentaires
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- 1. Renée Le 24/11/2008
Le bénéfice en argent prime au delà de la considération de l'aspect humain. Personnellement je pense que le CSA en fait trop pour le pharaons disparus et se comporte lui même comme une divinité qui aurait le pouvoir de vie et mort sur les autres. Non seulement les travaux de Louxor ne donnent pas de travail aux locaux mais en plus ils leur prennent leurs biens contre une poignée de livres, sans un regard pour cette vie passée depuis des générations dans ces lieux qu'ils ont construit de leurs mains. Normalement l'homme deveait être le centre des préoccupations : travail, éducation, formation. La retombée économique de ce projet ira dans les poches habituelles des gros bonnets de Louxor et du Caire. Mr Zahi Hawass a plus de considération pour des pierres que pour les êtres humains. Certes il est archéologue mais il ne connait pas de limites. La population se révolte , j'espère que la police ne leur tirera pas dessus. L'argent a pris la place d u coeur et les inégalités vont aller en s'accentuant. Les gens intelligents du CSA sont aveuglés par le passé resplendissant de l'Egypte qu'ils font sortir des entrailles de la terre et n'entendent pas les cris déchirants du présent bien vivant celui-là. Cela va être une catastrophe humaine.
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